
Où trouver l'Énergie pour Rêver ?
Progresser dans la Voie du Rêve nécessite beaucoup d'énergie.
Celle dont nous disposons est entièrement consommée par nos activités de la journée. Il ne reste quasiment rien pour Rêver en pleine conscience.
C'est une des raisons qui expliquent la rareté des Rêves lucides.
La seule solution :
Redéployer son énergie
Nous naissons avec un capital d'énergie limité. Tout ou presque est investi dans l'activité qui consiste à maintenir la continuité de notre monde quotidien, ce qui est très absorbant. Le seul moyen à notre disposition pour économiser de l'énergie afin de l'injecter dans le Rêve lucide est d'aller en récupérer là où nous la dilapidons en pure perte. Le Rêveur élague tout ce qu’il considère comme superflu dans sa vie. En ce sens, la Voie du Rêve est un chemin de libération.
Cela commence par des choix de comportements. Des choix bien plus pertinents que ceux que nous ont appris nos parents et tous nos proches. En général, nous ne connaissons que deux manières de nous conduire face aux exigences de la vie moderne : soit nous cédons à ses demandes, soit nous les combattons. Le Rêveur, quant à lui, s'écarte des points de vue standards reposant sur la mode, l'idéologie, la morale ou la religion. Il modèle son état d'esprit et sa façon de vivre pour les conformer à sa constitution énergétique. Ce n'est qu'ainsi qu'il peut espérer épargner un peu de sa précieuse énergie et la réinvestir dans le développement d e son corps de Rêve.

Tout est énergie dans l’univers.
Nous-même, nous sommes de l'énergie consciente d'elle-même.
Agir avec modération
Pour redéployer notre énergie, il n'y a pas d'autre solution que de traquer tous nos comportements afin de trouver ce qui peut être mis de côté ou éliminer. Néanmoins, nous devons veiller à ne pas trop brusquer les choses et à ne pas agir avec trop de radicalité. Sinon, gare au retour de bâton. Notre équilibre physique et psychologique repose sur des piliers qui doivent être manipulés avec prudence. Si nous décidons d'en supprimer un, il faut le remplacer par un autre plus approprié à notre dessein de Rêveur, mais tout aussi solide. On peut commencer par distinguer deux aspects important dans l'existence : le plaisir et le bien-être.

Le plaisir
Le plaisir est une sensation intense, addictive, et très énergivore. Il prend sa source dans une portion limitée du corps physique. Le plaisir du ventre, le plaisir des sens, le plaisir du sexe, etc. L’idée d’un plaisir à venir est euphorisante. C’est notre antidépresseur. Notre vie quotidienne nous semble bien plus supportable à la pensée des plaisirs qui nous attendent : un apéro avec des amis, une bonne bouffe, un bon film, une bonne “baise”... Si l’un de ces plaisirs soutenant notre existence venait à manquer, nous risquons alors de nous écrouler.
Le bien-être
Comparé au plaisir, le bien-être paraît nettement moins séduisant à première vue. C'est une sensation subtile et économe en matière d'énergie. Le bien-être fait référence à un état mental et physique optimal, dans lequel une personne se sent heureuse, équilibrée et satisfaite de sa vie. Il peut être influencé par de nombreux facteurs, tels que la nutrition, l'exercice, les relations, le travail, les loisirs, la spiritualité et la gestion du stress.
Le bien-être est l'expression de notre être tout entier, comme si chaque cellule de notre corps se mettait à vibrer de joie.




Quel dilemme !
Peut-on se servir de l'énergie sexuelle pour faire du Rêve lucide ?
Le Nagual Carlos Castaneda conseillait de développer d'abord son corps de Rêve avant d'avoir des relations sexuelles. Ce qui n'est pas toujours possible dans le mode de vie moderne. Malgré tout, il faut savoir qu'être en couple fait de l'ombre au corps de Rêve. Davantage encore si on a des enfants.
Selon les sorciers de l'ancien Mexique, l'énergie sexuelle ne nous aurait pas été donnée uniquement pour procréer (et avoir du plaisir), mais aussi et surtout pour alimenter notre corps de Rêve. On retrouve cette thèse dans les romans d'Eldo Gallil qui se réfèrent à l'Égypte antique. Ce souci du contrôle et de l'économie en ce qui concerne l'énergie sexuelle est également évoqué dans le taoïsme et dans certains courants du bouddhisme.
Autrement dit, il est souvent désastreux que l’énergie sexuelle se dissipe dans la sexualité au lieu d'être investie dans le Rêve lucide et son aboutissement, le "corps de Rêve". Les Rêveurs sérieusement engagés dans la Voie du Rêve et qui poursuivent en parallèle des activités sexuelles risquent à un moment de partir en vrille (voir le témoignage de Philéo). Leur point d’assemblage se déplacera de manière erratique, comme l'avait prédit le Nagual Don Juan Matus, et ils finiront par perdre l’esprit. Si la Voie du Rêve est tombée en désuétude au fil du temps, c'est parce qu’elle pouvait bouleverser l’équilibre mental des personnes émotives.
La sexualité a plusieurs niveaux.
Son expression maximale est l'utilisation de l'énergie sexuelle pour Rêver.
(Les Stratégies Du Nagual - Entretiens Avec Les Étudiants De Carlos Castaneda - ouvrage collectif)

Déesse aux Serpents, musée archéologique d’Héraklion.
Est-ce différent pour les femmes ?
Dans le livre de Taisha Abelar “Le passage des sorciers”, Clara, une sorcière appartenant au clan du Nagual Don Juan Matus, dresse un bilan assez dramatique à propos des conséquences de la sexualité sur le capital énergétique des femmes. Elle explique que si la fonction première de l'acte sexuel chez les humains est la procréation, il existe une autre fonction qui est cachée et qui est d'assurer un flux continu d'énergie des femmes vers les hommes. On a tendance à penser que l'acte sexuel, quand il est harmonieux, est un échange d'énergie équilibré entre la femme et l’homme. Mais, selon Clara, ceci est complètement erroné sur le plan énergétique. En réalité, les hommes laissent des filaments d'énergie spécifique dans le corps des femmes. Ces vers lumineux sont déposés là pour une raison a priori assez sinistre. Ils collectent et dérobent l'énergie du corps féminin au bénéfice de l’homme qui les a abandonnés là. Autrement dit, ils assurent à l'homme qui les a déposés un apport régulier d'énergie.
Clara affirmait que la femme nourrit énergétiquement son partenaire à travers les filaments que celui-ci a laissés dans son corps, de sorte qu'il devient mystérieusement dépendant d'elle à un niveau éthérique. Cela s'exprime dans le comportement visible de l'homme qui retourne sans cesse à la même femme pour maintenir sa source de subsistance. La nature s'assure ainsi que l'homme, outre son désir immédiat de plaisir sexuel, établit des liens plus permanents avec la femme.

« C'est déjà pénible, disait Clara, qu'un seul homme laisse des lignes d'énergie dans le corps d'une femme, bien que cela soit nécessaire pour avoir des enfants et assurer leur survie. Mais avoir en elle les filaments d'énergie de plusieurs hommes se nourrissant de sa luminosité est plus que quiconque peut supporter. Pas étonnant si les femmes ne peuvent jamais relever la tête !»


« Puisque, pour une femme, le Rêve est une question d’énergie, il faut la convaincre que pour pouvoir acquérir cette énergie, elle doit absolument se débarrasser des schémas de socialisation si profondément ancrés en elle. L’utilisation de l’énergie se fait automatiquement : les femmes font des Rêves de sorcier dès qu’elles possèdent cette énergie. Le problème est de transmettre aux femmes le courage de fouler des terres nouvelles. Car la plupart d’entre elles préfèrent la sécurité de leur esclavage à la peur ressentie face à l’inconnu. Le Rêve appartient aux femmes courageuses. »
(Les portes du Rêve - Florinda Donner Grau)