
Le poids du passé est-il un obstacle au Rêve lucide ?
Nous accumulons des tas de souvenirs tout au long de la vie. Certains sont agréables, d'autres douloureux et parfois même insupportables. Une partie de notre énergie est prisonnière dans ces évènements du passé. Avec le temps, nos souvenirs forment un carcan de plus en plus rigide autour de nous qui entrave progressivement notre liberté de penser et d'agir, faisant de nous des êtres sclérosés, incapables d'évoluer et de faire du Rêve.
Il existe un remède puissant à ce problème :
la récapitulation.

Comment vous sentez-vous quand vous êtes seuls dans la nuit ?
Il existe un aspect insidieux de la vie moderne qui représente un obstacle de taille pour quiconque suit la Voie du Rêve. Il s'agit des soucis, de l'angoisse et des rancœurs que nous cachons sous le tapis. Ils ressortent parfois dans le silence de la nuit, nous empêchent de dormir et nous vident de notre énergie. Après ça, toute envie de faire du Rêve lucide disparaît.
Là encore, le remède efficace à ce problème est la récapitulation.

En quoi consiste la récapitulation ?
Ce procédé est à la fois simple et extrêmement subtil. Il consiste à visualiser et revivre toutes les expériences de notre existence en utilisant la respiration soit pour expulser ce qui ne nous appartient pas, soit pour récupérer l'énergie laissée dans le souvenir.
Avant de récapituler à proprement parler, on commence par dresser la liste de toutes les personnes que l'on a connues dans notre existence.

Rêver et récapituler sont indissociables
Pour progresser en Rêve et nourrir notre corps de Rêve, nous avons besoin d'énergie. Comme une bonne part de celle-ci est laissée en arrière dans nos souvenirs et nos interactions avec nos semblables, la récapitulation est le seul moyen de libérer cette énergie et de la réintégrer en nous.
Qui a inventé la récapitulation ?

Ce sont les sorciers de l'ancien Mexique qui ont élaboré cette technique. Ils avaient découvert grâce à leur faculté de Voir l'énergie qu'il existe dans l'Univers une force incommensurable qu'ils appelaient l'Aigle ou "la mer sombre de la Conscience". C'est cette dernière qui octroie la conscience à tous les êtres vivants, organiques aussi bien qu'inorganiques. C'est à travers leurs expériences de vie que ces derniers enrichissent leur conscience jusqu'au moment où l'Aigle réclame le retour de celle-ci. Autrement dit, nous mourrons pour rendre à l'Aigle la conscience qu'Il nous avaient offerte. Cependant, les sorciers de l'ancien Mexique se sont aperçus que l'Aigle ne réclame que nos expériences de vie et non notre force vitale. Par conséquent, après avoir récapitulé impeccablement tout ce qu'ils avaient vécu, les sorciers de l'ancien Mexique furent capables de garder leur force vitale en quittant ce monde. Ils devenaient alors des êtres inorganiques d'un genre particulier.

L'énergie de nos sentiments ne se perd pas,
Elle s'accumule sur les bords de notre sphère lumineuse.

Chaque émotion que nous éprouvons provoque des flamboiements d'énergie plus ou moins importants. Ces flux énergétiques s'échappent du corps en passant par les centres d'énergie, se déploient en gerbes lumineuses à l'intérieur du cocon avant d'aller tapisser ses bords intérieurs.
Autrement dit, chaque fois que nous sommes impliqués dans une interaction avec nos semblables, l'énergie de nos sentiments ne disparaît pas. Elle va se déposer sur les parois internes de la sphère lumineuse où évolue le corps physique. Bien qu'elle ne se soit pas volatilisée, elle est malgré tout devenue inaccessible pour l'homme ordinaire. Elle forme une sorte de dépôt qui s'épaissit au fur et à mesure du temps, entraînant progressivement la sclérose de notre être.
Les sorciers de l'ancien Mexique considéraient qu'il serait stupide de ne pas utiliser l'énergie accumulée dans cette couche de sédiments émotionnels qui est en quelque sorte à portée de mains. Ils ont trouvé le moyen de la réincorporer en pratiquant d'une part des "passes magiques" qui avaient le pouvoir d'ébranler cette croûte de souvenirs, d'autre part en procédant à la récapitulation de leur vie qui avait le pouvoir de ramener l'énergie dans le corps physique.
La récapitulation repose sur le pouvoir magique de la respiration
Une fois que la liste de toutes nos connaissances des plus récentes au plus éloignées a été établie, on prend la première personne de cette liste et on ravive dans notre mémoire la dernière rencontre que nous avons eue avec elle, et ce dans les moindres détails. Cela implique de reformer en esprit le cadre dans lequel s'est produit l'événement qu'on s'apprête à récapituler. Il faut s'efforcer d'entrer dans le lieu lui-même, comme si l'on y était vraiment, se rappeler les objets qui s'y trouvaient et tout ce que l'on a pu observer brièvement, puis oublier après coup. Le mieux est donc de commencer par la reconstitution d'événements récents pour entraîner notre aptitude à reconstituer en esprit un épisode vécu.
Une fois le décor reconstitué, on tourne très lentement et doucement la tête d'un côté à l'autre (de gauche à droite, ou l'inverse) en inspirant toutes les sensations que nous avons éprouvées lors de l'événement reconstitué. Après quoi, on repart dans l'autre sens en expirant tous les états d'âme indésirables et les sentiments superflus que nous avions gardés et qui ne nous appartiennent pas. Ce va-et-vient de la tête est répété jusqu'à ce que l'on sente l'événement vidé de sa charge émotionnelle.
Quel est le meilleur endroit pour récapituler?
On peut récapituler partout, à l'extérieur en se promenant, comme à l'intérieur, chez soi, dans une chambre ou dans une voiture. Au début, nous avons besoin de toute notre concentration et il est plus facile de pratiquer dans un lieu calme où l'on se sent bien et en sûreté.

Taisha Abelar racontait dans son livre “ Le Passage des sorciers ” qu'elle récapitulait dans une grotte. Dans les romans d'Eldo Gallil, Séléna utilise un mot de l'ancienne Égypte “Kar”(naos) pour désigner ces cavités naturelles ou fabriquées par des mains humaines et où l'on peut méditer et, pourquoi pas, récapituler. Cette même Séléna employait une expression “ Vider sa jarre” pour évoquer une pratique qui s'apparente à la récapitulation et qui avait pour but, disait-elle, de rendre notre âme aussi légère qu'une plume. Ce qui fait référence certainement à la pesée de l'âme dans l'Égypte ancienne, une étape essentielle que le défunt devait passer pour renaître dans l'au-delà.
